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Hamadou Sadiou Bah, un jeune belgo-guinéen, a fait le long trajet de Bruxelles à Conakry, principalement à pied et à vélo. Leur objectif : sensibiliser à la rareté de l’eau en Guinée. Il espère aider à forer un puits d’eau pour soulager le sort des Guinéens, dont un tiers n’ont pas accès à l’eau potable.
Hamadou Sadiou Bah n’était qu’à 130 kilomètres de la capitale guinéenne, Conakry, le 22 août. Le jeune militant a quitté Bruxelles pour retourner dans son pays d’origine il y a plus de 100 jours.
Il partit le 8 mai, parcourant la France, l’Espagne et le Maroc à pied et à vélo. Il s’est ensuite envolé pour le Sénégal, où il est retourné en Guinée à vélo, via la Gambie et la Guinée-Bissau. Au total, il a parcouru plus de 6 500 kilomètres.
Il a documenté son parcours sur TikTok et Instagram.
Hamadou Sadiou Bah a expliqué à l’équipe des Observateurs de FRANCE 24 pourquoi il avait décidé de quitter son emploi de gérant dans un magasin d’articles de sport à Bruxelles et de se lancer dans cette aventure.
La Guinée a le beau surnom de “château d’eau de l’Afrique”. Un surnom paradoxal, car de nombreux Guinéens n’ont pas accès à l’eau potable, ou du moins doivent marcher plusieurs kilomètres pour en trouver.
Quand on grandit en Europe, cela semble évident : l’eau potable vient du robinet. mais nos parents [who grew up in Guinea] il nous rappelait souvent de ne pas gaspiller l’eau ; ils nous ont dit qu’ils devaient parfois se déplacer pour le trouver.
Près d’un tiers des Guinéens n’ont pas accès à l’eau potable, selon l’UNICEF, un chiffre qui grimpe à plus de la moitié en milieu rural. Cependant, le pays dispose d’abondantes réserves d’eau en raison des fortes pluies pendant la saison des pluies et des nombreuses rivières qui lui ont valu son surnom. Malheureusement, ces ressources ne sont pas pleinement utilisées.
Hamadou Sadiou Bah a été rapidement confronté à cette réalité dès son arrivée en Guinée :
Avec les familles qui m’ont accueilli pour rester avec eux en Guinée, il y avait beaucoup d’inquiétude au sujet de l’eau. Tout est compté : pour se laver, par exemple, tout le monde a un évier, pas plus.
Quand j’étais à Koundara, j’ai vu des bouteilles d’eau d’un litre coûter jusqu’à 4 000 francs guinéens, soit environ 4 euros. Alors qu’en France, ça coûte 50 centimes. Bien sûr, les Guinéens ont des revenus bien inférieurs.
Dans les rues de cette ville, j’ai aussi vu des enfants ramasser des sacs d’eau vides. [Editor’s note: sachets of about 25 centilitres sold at 5 cents] et en les pressant pour recueillir le peu d’eau qui restait.
Hamadou Sadiou Bah vise un objectif concret avec ce voyage : forer un puits d’eau en Guinée, voire plusieurs s’il parvient à récolter suffisamment d’argent. “Le puits est une garantie d’eau permanente”, explique-t-il. Depuis son arrivée en Guinée, le militant a rencontré divers responsables locaux qui l’ont encouragé, dont le maire de Labé. Elle espère pouvoir commencer à forer le premier puits en septembre.