Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelle à un cessez-le-feu après que de nouveaux combats ont éclaté dans la région du Tigré.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré avoir été choqué par la reprise des combats dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, et a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Des combats ont éclaté mercredi dans l’extrême sud du Tigré, le gouvernement et les rebelles du Front de libération populaire du Tigré (FPLF) s’accusant mutuellement de reprendre les hostilités et de torpiller un cessez-le-feu de cinq mois.

Les rapports de nouvelles offensives ont été suivis par l’armée de l’air éthiopienne annonçant qu’elle avait abattu un avion transportant des armes pour le TPLF.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed et les rebelles se sont mutuellement accusés de saper les efforts visant à résoudre pacifiquement la guerre brutale de 21 mois dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, et se sont mutuellement accusés de savoir qui était responsable du retour au combat.

Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit “profondément choqué” par la reprise des combats et a appelé à une “cessation immédiate des hostilités” et à la reprise des pourparlers de paix, au plein accès humanitaire et au rétablissement des services publics au Tigré.

Le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé à une “désescalade” et à la reprise des “pourparlers pour rechercher une solution pacifique”.

L’envoyé de l’UA dans la Corne de l’Afrique, Olusegun Obasanjo, a dirigé les efforts internationaux pour mettre fin au conflit de 21 mois dans le nord de l’Éthiopie entre les rebelles tigréens et les forces gouvernementales.

Faki “réitère l’engagement continu de l’Union africaine à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays”, a déclaré l’UA dans un communiqué, appelant les deux parties à s’engager avec Obasanjo.

Le département d’État américain a exhorté le gouvernement éthiopien et le TPLF à redoubler d’efforts pour faire avancer des pourparlers de cessez-le-feu durables.

La semaine dernière, le gouvernement éthiopien a demandé qu’un accord formel de cessez-le-feu soit conclu dans le Tigré dès que possible pour permettre aux services de base de reprendre dans la région du nord déchirée par la guerre.

Le gouvernement veut que l’envoyé de l’UA dirige les pourparlers de paix, mais le TPLF a rejeté la médiation d’Obasanjo. Les autorités du Tigré ont critiqué les efforts de l’organisme continental et ont appelé de toute urgence à la reprise des services téléphoniques, bancaires et autres qui ont été largement coupés depuis le début de la guerre en novembre 2020.

Des milliers de personnes sont mortes dans la guerre dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Le conflit s’était calmé ces derniers mois au milieu de la lenteur des efforts de médiation. Mais la semaine dernière, la porte-parole du Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré aux journalistes que les autorités du Tigré “refusaient d’accepter des pourparlers de paix”.

La déclaration de mercredi du commandement militaire du Tigré indique que les forces éthiopiennes, ainsi que les forces spéciales amhara et les milices amhara, “ont lancé une attaque à grande échelle vers 5 heures du matin. [02:00 GMT] en direction d’Alamata, au sud du Tigré.

Le porte-parole des forces du Tigré, Getachew Reda, a tweeté que l’offensive faisait suite à une “provocation d’une semaine” par les forces de la région voisine d’Amhara.

Le service de presse gouvernemental a déclaré dans un communiqué que les forces du Tigré avaient lancé des attaques mercredi matin. Il a déclaré que si les attaques se poursuivent, “le gouvernement prendra des mesures pour sauver le pays… et apportera également [Tigray forces] à la table des négociations, que cela vous plaise ou non.

La semaine dernière, les forces du Tigré ont mis en garde contre une offensive imminente. Dans une publication sur Facebook mardi, l’armée éthiopienne a rejeté les accusations de renforcement militaire et affirmé que les forces du Tigré étaient « impliquées dans le bruit d’avant le conflit ». La publication a également mis en garde contre la diffusion de “secrets militaires”.

Plus tôt ce mois-ci, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, un Tigré de souche, a décrit la crise du Tigré comme “la pire catastrophe sur Terre” et s’est demandé à haute voix si la raison pour laquelle les dirigeants mondiaux n’ont pas répondu est due à la “couleur de la terre”. la peau des gens du Tigré.”

L’aide humanitaire a commencé à arriver au Tigré plus tôt cette année, mais un rapport du Programme alimentaire mondial la semaine dernière a déclaré qu’avec peu de carburant autorisé dans la région pour livrer des fournitures, “cela ne s’est pas encore traduit par une augmentation de l’aide humanitaire”.

L’agence onusienne a déclaré que “les taux de malnutrition ont grimpé en flèche”, avec 29% d’enfants souffrant de malnutrition et 2,4 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave.