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Au moins 50 civils ont été tués et des centaines ont été arrêtés dans le centre du Mali en avril lors d’une opération menée par des militaires et du personnel “étranger”, a indiqué mercredi la mission de maintien de la paix de l’ONU dans un rapport.
L’incident s’est produit le 19 avril lorsque des troupes maliennes “accompagnées de militaires étrangers” ont effectué un raid à Hombori après qu’un de leurs convois a été attaqué avec une bombe en bordure de route, a indiqué la mission de la MINUSMA.
“Au moins 50 civils (dont une femme et un enfant) ont été tués et plus de 500 arrêtés”, a-t-il déclaré dans un rapport trimestriel sur la violence et les violations des droits.
Le rapport n’a pas précisé qui étaient les combattants étrangers.
La junte au pouvoir au Mali, au pouvoir depuis 2020, a fait venir des agents russes qu’elle décrit comme des entraîneurs militaires.
Les pays occidentaux les décrivent comme des mercenaires du groupe pro-Kremlin Wagner.
Leur présence a été un facteur clé dans la décision de la France de retirer ses troupes du Mali, une ancienne colonie qu’elle a soutenue pendant une décennie de lutte contre une insurrection djihadiste qui a fait des milliers de morts et contraint des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer.
Le dernier soldat français au Mali dans le cadre de la longue mission antijihadiste Barkhane a quitté le pays le 15 août.
‘soldats à la peau blanche’
L’ONU a accusé à plusieurs reprises les soldats maliens d’exécuter sommairement des civils et des militants présumés au cours de leur lutte d’une décennie contre les militants islamistes.
Dans certains cas, l’armée a reconnu que ses forces étaient impliquées dans des exécutions et d’autres abus, mais peu de soldats ont fait face à des accusations criminelles.
Le rapport de la MINUSMA indique que 96 civils ont été tués lors d’opérations menées par les forces de sécurité maliennes entre le 1er avril et le 30 juin, tandis que sept ont disparu et 19 ont été blessés.
Un rapport d’experts de l’ONU, consulté par l’AFP début août, indique que des “soldats à la peau blanche” ont accompagné des soldats maliens sur le site des tueries de mars dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie, au cours desquelles 33 civils ont été tués.
En avril, Human Rights Watch (HRW) a déclaré qu’environ 300 personnes, pour la plupart d’ethnie peule, avaient été tuées en mars à Moura, dans le centre du Mali, par les forces maliennes “ou des combattants étrangers associés”, une référence voilée à des agents russes présumés.
L’armée malienne dit avoir tué 203 militants à Moura.
(FRANCE 24 avec AFP, REUTERS)