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Le nombre de personnes traversant la Manche vers le Royaume-Uni depuis le nord de la France dans de petits bateaux a atteint un nouveau record, a annoncé mardi le gouvernement de Londres.
Quelque 1 295 personnes ont été détectées lundi, dépassant le précédent record d’une journée de 1 185 le 11 novembre 2021, a indiqué le ministère de la Défense.
Jusqu’à présent cette année, il y a eu quelque 22 670 traversées. Au même moment en 2021, près de 12 500 ont été interceptés en faisant le trajet.
L’année dernière, les autorités britanniques ont débarqué un total de 28 526 personnes alors qu’elles tentaient de traverser la voie maritime très fréquentée.
La question a causé un casse-tête politique majeur au gouvernement britannique, qui a promis des contrôles aux frontières plus stricts après avoir quitté l’Union européenne.
Les tensions sont montées entre Londres et Paris, le gouvernement britannique accusant la France de ne pas en faire assez pour arrêter les traversées.
Pour tenter de résoudre le problème, les lois sur l’immigration ont été renforcées pour cibler les gangs de passeurs derrière les points de passage.
Des groupes de défense des droits ont déclaré que la législation risquait également de criminaliser les immigrants demandant l’asile contre la violence et la persécution dans leur pays d’origine.
Le Royaume-Uni a signé un accord de partenariat avec le Rwanda plus tôt cette année pour envoyer des migrants dans ce pays africain pour la réinstallation.
Mais les vols d’expulsion ont été entravés par une série de contestations judiciaires devant les tribunaux britanniques et la Cour européenne des droits de l’homme.
Le premier vol en juin devait acheminer quelque 130 demandeurs d’asile vers la capitale rwandaise, Kigali, mais ce nombre a été réduit à zéro en raison d’une action en justice.
Les groupes représentant les demandeurs d’asile doivent contester la légalité de la politique devant les tribunaux à partir du mois prochain.
Le gouvernement britannique a défendu cette politique comme nécessaire car les coûts liés au traitement des demandes d’asile et au logement des migrants sont trop élevés.
Il envisage également de modifier la législation sur les droits de l’homme afin de faciliter l’expulsion des demandeurs d’asile qui sont réputés être entrés illégalement au Royaume-Uni.
Liz Truss et Rishi Sunak, qui se disputent la succession de Boris Johnson au poste de Premier ministre après sa démission, ont soutenu le projet rwandais.
Avec des prévisions selon lesquelles quelque 60 000 personnes pourraient traverser cette année, Truss a déclaré qu’il prolongerait le plan.
Sunak a déclaré qu’il ferait “tout ce qu’il faut” pour que cela fonctionne.
Mais les députés britanniques ont mis en doute l’effet dissuasif du plan d’expulsion, affirmant qu’il n’y a “aucune preuve claire” qu’il arrêtera les passages.
Depuis que le ministre de l’Intérieur Priti Patel a signé l’accord avec le Rwanda il y a quatre mois, plus de 17 400 personnes ont traversé le canal dans de petites embarcations.
Au lieu de cela, les législateurs ont appelé à une coopération plus étroite avec les voisins européens du Royaume-Uni, y compris le partage de renseignements, pour lutter contre les gangs criminels.
La commission des affaires intérieures du Parlement a déclaré qu’un total de 48 450 demandes d’asile avaient été déposées en 2021, comme chaque année depuis 2014.
Les députés ont imputé l’arriéré de plus de 125 000 affaires au “vieillissement des systèmes informatiques, au roulement élevé du personnel et au manque de personnel”.
(AFP)