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Les prix de l’électricité en Europe ont atteint de nouveaux records vendredi, annonçant un hiver rigoureux alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie inflige des souffrances économiques à tout le continent.
Le contrat annuel d’électricité en Allemagne a atteint 995 euros (995 $) par mégawattheure, tandis que l’équivalent français a dépassé 1 100 euros, une augmentation de plus de dix fois dans les deux pays par rapport à l’année dernière.
En Grande-Bretagne, le régulateur de l’énergie Ofgem a déclaré qu’il augmenterait le plafond des prix de l’électricité et du gaz de près du double à partir du 1er octobre pour atteindre une moyenne de 3 549 £ (4 197 $) par an.
Ofgem a imputé la flambée à la hausse des prix de gros mondiaux du gaz après la levée des restrictions de Covid et des restrictions russes sur l’approvisionnement.
La République tchèque, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a annoncé vendredi qu’elle convoquerait un sommet sur la crise énergétique de l’UE “le plus tôt possible”.
Les prix de l’énergie ont grimpé en flèche en Europe alors que la Russie a coupé l’approvisionnement en gaz naturel du continent, avec des craintes de réductions plus drastiques en hiver au milieu des tensions de guerre entre Moscou et l’Occident.
Un cinquième de l’électricité européenne est produite par des centrales électriques au gaz, de sorte que les baisses d’approvisionnement entraînent inévitablement une hausse des prix.
Le prix du gaz européen a atteint 341 € par MWh vendredi, proche du plus haut historique de 345 € atteint en mars.
La guerre n’est pas la seule coupable en France.
La fermeture de plusieurs réacteurs nucléaires en raison de problèmes de corrosion a contribué à l’augmentation du prix de l’électricité en France, la production d’énergie ayant drastiquement diminué dans le pays.
Seuls 24 des 56 réacteurs exploités par le géant de l’énergie EDF étaient en ligne jeudi.
La France, traditionnellement exportatrice d’électricité, est aujourd’hui importatrice.
“L’hiver va être une période difficile pour tous les pays d’Europe”, a déclaré à l’AFP Giovanni Sgaravatti, assistant de recherche au centre de réflexion Bruegl à Bruxelles.
“Les prix resteront élevés, peut-être même plus élevés”, a-t-il déclaré.
La récession “probablement inévitable”
Une étude de Bruegel a révélé que les pays de l’Union européenne ont alloué 236 milliards d’euros de septembre 2021 à août 2022 pour protéger les ménages et les entreprises de la hausse des prix de l’énergie, qui ont commencé à augmenter lorsque ces pays sont sortis des restrictions de Covid et ont monté en flèche après la guerre.
Ces derniers jours et semaines, les pays ont annoncé des campagnes d’économie d’énergie pour inciter le public à réduire sa consommation d’énergie pendant l’hiver.
L’Allemagne a annoncé mercredi que la température des bureaux administratifs publics cet hiver serait limitée à 19 degrés Celsius (66 degrés Fahrenheit), tandis que l’eau chaude serait coupée.
Les mesures allemandes comprennent également une interdiction de chauffer les piscines privées à partir de septembre et pendant les six mois d’application du décret.
La Finlande encourage ses citoyens à baisser leurs thermostats, à prendre des douches plus courtes et à passer moins de temps dans les saunas, une tradition nationale.
Les ménages français sont protégés par un plafonnement des prix de l’énergie jusqu’au 31 décembre pour l’instant.
Les industries sont également touchées par la hausse des prix de l’énergie.
Les usines qui produisent de l’ammoniac, un ingrédient pour fabriquer des engrais, ont annoncé cette semaine la suspension de leurs activités en Pologne, en Italie, en Hongrie et en Norvège.
La banque HSBC a averti dans une note que “la récession sera probablement inévitable” dans la zone euro, l’économie se contractant au quatrième trimestre et au cours des trois premiers mois de 2023.
(AFP)