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Le sud du Pakistan se prépare à un autre déluge alors que les rivières du nord gonflent

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La province pakistanaise du Sindh inondée par les inondations s’est préparée dimanche à un nouveau déluge de rivières gonflées dans le nord alors que le nombre de morts de la mousson de cette année a dépassé le millier.

Le puissant fleuve Indus qui traverse la deuxième région la plus peuplée du Pakistan est alimenté par des dizaines d’affluents montagneux au nord, mais beaucoup ont débordé après des pluies record et la fonte des glaciers. Les autorités ont averti que des torrents d’eau devraient frapper le Sind dans les prochains jours, ajoutant à la misère des millions de personnes déjà touchées par les inondations.

“En ce moment, l’Indus est inondé”, a déclaré Aziz Soomro, superviseur de Sukkur Barrage, une construction massive de l’époque coloniale qui régule le débit de la rivière et redirige l’eau vers un vaste système de canaux. La mousson annuelle est essentielle pour irriguer les cultures et réapprovisionner les lacs et les barrages du sous-continent indien, mais elle apporte également la destruction.

Les autorités affirment que les inondations de la mousson de cette année ont touché plus de 33 millions de personnes, un Pakistanais sur sept, détruisant ou endommageant gravement près d’un million de maisons. Dimanche, l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du pays a déclaré que le nombre de morts des pluies de mousson avait atteint 1 033, dont 119 tués au cours des dernières 24 heures.

Il a déclaré que les inondations de cette année étaient comparables à celles de 2010, les pires jamais enregistrées, lorsque plus de 2 000 personnes sont mortes et que près d’un cinquième du pays était sous l’eau. Le Premier ministre Shehbaz Sharif, qui a annulé un voyage en Grande-Bretagne pour superviser les opérations de secours, a déclaré qu’il n’avait jamais rien vu de tel auparavant.

“Villages après villages ont été anéantis. Des millions de maisons ont été détruites. Il y a eu d’immenses destructions”, a-t-il déclaré après avoir survolé le Sindh en hélicoptère. Des milliers de personnes vivant près de rivières gonflées dans le nord du Pakistan ont reçu l’ordre d’évacuer les zones dangereuses, mais les hélicoptères et les sauveteurs de l’armée continuent de hisser les traînards en lieu sûr.

“Les gens ont été informés vers trois ou quatre heures du matin d’évacuer leurs maisons”, a déclaré à l’AFP le secouriste Umar Rafiq. “Lorsque les eaux de crue ont frappé la région, nous avons dû secourir des enfants et des femmes.” De nombreuses rivières de la région, une destination touristique pittoresque de montagnes et de vallées escarpées, ont débordé, démolissant des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres qui s’est effondré dans un torrent déchaîné.

Le propriétaire de la maison d’hôtes, Nasir Khan, dont l’activité a été durement touchée par les inondations de 2010, a déclaré qu’il avait tout perdu. “Il a emporté la partie restante de l’hôtel”, a-t-il déclaré à l’AFP. Les rivières débordantes produisaient aussi des richesses incroyables.

Les habitants se sont précipités pour saisir des milliers de précieuses bûches de cèdre, de pin et de chêne qui avaient probablement été récoltées illégalement dans les montagnes mais qui étaient emportées en aval.

Le changement climatique est à blâmer

Les responsables blâment le changement climatique d’origine humaine pour la dévastation et disent que le Pakistan porte injustement le poids des pratiques environnementales irresponsables dans d’autres parties du monde. Le Pakistan se classe au huitième rang de l’indice mondial des risques climatiques de l’ONG Germanwatch, une liste des pays considérés comme les plus vulnérables aux conditions météorologiques extrêmes causées par le changement climatique.

Pour aggraver la situation, la corruption, une mauvaise planification et le non-respect des réglementations locales signifient que des milliers de bâtiments ont été érigés dans des zones sujettes aux inondations saisonnières. Le gouvernement a déclaré une urgence et a mobilisé les forces armées pour faire face à ce que la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, a qualifié de “catastrophe à une échelle épique”.

Dans certaines parties du Sindh, les seules zones sèches sont les autoroutes surélevées et les voies ferrées, le long desquelles des dizaines de milliers de ruraux pauvres se sont réfugiés avec leur bétail. Près de Sukkur, une rangée de tentes s’étendait sur deux kilomètres, les gens arrivant toujours dans des bateaux chargés de lits charpoy en bois et de casseroles et poêles, les seuls biens qu’ils pouvaient récupérer.

“L’eau a commencé à monter dans la rivière depuis hier, inondant tous les villages et nous obligeant à fuir”, a déclaré à l’AFP un ouvrier Wakeel Ahmed, 22 ans. Le superviseur du barrage de Sukkur, Soomro, a déclaré à l’AFP que toutes les vannes étaient ouvertes pour faire face à un débit de plus de 600 000 mètres cubes par seconde.

Les inondations ne pouvaient pas arriver à un pire moment pour le Pakistan, où l’économie est en chute libre et où l’ancien Premier ministre Imran Khan a été évincé par une motion de censure parlementaire en avril. Alors que la capitale, Islamabad, et la ville de garnison jumelle voisine de Rawalpindi ont échappé au pire des inondations, leurs effets se font toujours sentir.

“Actuellement, les approvisionnements sont très limités”, a déclaré Muhammad Ismail, un négociant en matières premières à Rawalpindi. “Les tomates, les pois, les oignons et d’autres légumes ne sont pas disponibles à cause des inondations”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant que les prix avaient également grimpé en flèche.

(AFP)



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