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Le Burkina Faso tient des pourparlers de transition après le dernier coup d’État

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Les partis politiques, les groupes sociaux et religieux et les représentants des forces de sécurité ont entamé vendredi des pourparlers pour tracer la prochaine phase de l’avenir du Burkina Faso après le dernier coup d’État dans le pays.

Le rassemblement de quelque 300 personnes dans la capitale Ouagadougou intervient deux semaines après que l’État du Sahel ravagé par les djihadistes a été secoué par sa deuxième prise de contrôle militaire en moins de neuf mois.

Un capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, à la tête des sous-officiers mécontents, a expulsé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Damiba n’était arrivé au pouvoir qu’en janvier, renversant le dernier président élu du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

Le forum national doit nommer un président de transition pour gouverner avant que le pouvoir ne soit finalement rendu aux civils.

Les partisans de Traoré réclament qu’il soit cet homme, bien qu’il ait dit qu’il ne voulait pas du poste.

Plusieurs centaines ont manifesté vendredi dans la capitale pour demander que Traoré soit nommé président.

“Nous voulons le capitaine Traoré ou rien”, a déclaré à l’AFP le manifestant Sayouba Ouedrapogo près du centre de conférence où les pourparlers se sont ouverts.

Traoré n’a pas assisté au forum, mais le capitaine Marcel Medah, membre du conseil d’administration, a lu un message de sa part appelant à l’unité nationale et à la paix.

“Nous devons mettre de côté nos différences… et écrire une nouvelle page pleine d’espoir”, lit-on dans le message.

Traoré a appelé à “des directives claires pour construire une nation forte et résiliente, une nation qui peut établir la paix, la sécurité et le développement durable”.

Le forum devrait adopter une charte dont le projet vu par l’AFP stipule que le mandat de transition présidentielle prendra fin avec l’investiture d’un nouveau président après les élections de juillet 2024.

pays en difficulté

L’un des pays les plus pauvres du monde, le Burkina Faso a une longue histoire de coups d’État depuis son indépendance de la France en 1960.

Ces derniers ont leurs racines dans les troubles au sein de l’armée à propos de l’insurrection djihadiste qui a balayé le Mali voisin en 2015.

Des milliers de personnes ont été tuées et près de deux millions ont été déplacées, et plus d’un tiers du pays échappe au contrôle du gouvernement.

Traoré a déclaré que le Burkina Faso tiendrait la promesse de Damiba de revenir à un régime civil d’ici juillet 2024.

Mais comme Damiba avant lui, Traoré a défendu le coup d’État, affirmant que les autorités n’en faisaient pas assez contre les djihadistes.

Damiba a fui vers le Bénin voisin le 2 octobre, après un week-end de violentes manifestations qui ont également visé l’ambassade de France et vu des manifestants hisser des drapeaux russes.

soutien vocal

Traoré a déclaré qu’il ne resterait que pour mener les “affaires courantes”, mais lors de réunions à Ouagadougou et dans la deuxième ville du Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, les partisans ont réclamé qu’il soit nommé au poste le plus élevé.

“Le capitaine Ibrahim Traoré doit pleinement mettre en œuvre la raison pour laquelle il est venu”, a déclaré Oscar Seraphin Ky, l’un de ses parrains.

La France, un allié proche, a observé la nouvelle tourmente avec une profonde inquiétude.

Un coup d’État au Mali en 2020 a provoqué des frictions avec la France et conduit à l’entrelacement militaire de Bamako avec Moscou. Les troupes françaises qui combattaient les djihadistes au Mali depuis neuf ans se sont retirées cette année après l’escalade du conflit.

L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, a conseillé aux citoyens français de limiter vendredi leurs déplacements au “strictement nécessaire… par crainte de nouveaux mouvements de protestation”.

Des véhicules militaires gardaient les entrées du centre de conférence de la capitale où se déroulaient les pourparlers.

Selon le sondeur local Apidon, 53% des personnes interrogées préféreraient avoir Traoré aux commandes.

Parmi ses partisans les plus ardents, l’ampleur de la crise sécuritaire du Burkina Faso rend crucial d’avoir un militaire aux commandes, a-t-il constaté.

(AFP)



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