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Dans une vidéo qui aurait été tournée le 10 août, un policier accuse une jeune Chinoise vêtue d’un kimono, une tenue traditionnelle japonaise, de “semer le trouble” avant de l’arrêter. La scène, devenue virale en ligne depuis le 14 août, fait débat sur les réseaux sociaux chinois, 77 ans après la capitulation du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
La polémique qui agite ces derniers jours les réseaux sociaux chinois tourne autour d’un cosplayeur, une personne qui s’habille en personnage de manga et d’anime japonais. La cosplayeuse a partagé sur son compte Weibo, l’équivalent de Twitter en Chine, une vidéo dans laquelle un policier lui reproche de porter un kimono japonais.
Dans la vidéo, on peut la voir face à un policier de dos. Elle porte une perruque blonde et un kimono rose à fleurs, semblable à celui porté par l’héroïne de l’anime japonais “Summer Time Rendering” (2022). Il a expliqué sur son compte Weibo (lien d’archive disponible ici) qu’il faisait la queue devant un restaurant japonais avec son photographe le 10 août après une séance photo à l’arrivée des policiers.
La police locale a emmené une jeune femme chinoise à Suzhou mercredi dernier parce qu’elle portait un kimono. “Si vous portiez du Hanfu (vêtement traditionnel chinois), je n’aurais jamais dit cela, mais vous portez un kimono, comme un chinois. Vous êtes chinois !” pic.twitter.com/et8vWOferQ
— Manya Koetse (@manyapan) 15 août 2022
Vidéo initialement publiée sur le compte Weibo “是影子不是本人”.
旁观者拍摄的录像。 pic.twitter.com/ZnXI2ssDLK
– bridgeduan (@bridgeduan) 16 août 2022
Une vidéo circulant sur Twitter montre la cosplayeuse emmenée par la police et un autre homme devant elle. La cosplayeuse avait indiqué qu’elle était avec son photographe.
Dans la vidéo originale, qui avait cumulé près de 8 millions de vues avant sa suppression, la jeune femme affronte des policiers. Un policier lui dit en chinois : « Si tu portais un hanfu, il n’y aurait pas de problème, mais tu portes un kimono et tu es chinoise. Es-tu chinoise ?
La femme est offensée et le policier lui dit qu’elle est soupçonnée de “semer le trouble”.
Summer Time Rendering Final Color Pages pour commémorer sa fin dans l’application Shonen Jump +. En plus des adaptations télévisées et animées en direct, un jeu d’évasion basé sur la série sera réalisé. pic.twitter.com/sRPlFDy226
– Shonen Jump News – Non officiel (@WSJ_manga) 31 janvier 2021
Une scène de “Summer Time Rendering” que la cosplayeuse a voulu reproduire, où l’héroïne porte le Yukata (kimono d’été) que porte la cosplayeuse et mange des Takoyaki (beignets de poulpe) disponibles au restaurant où elle faisait la queue.
La scène s’est déroulée dans la ville de Suzhou, une ville voisine de Shanghai. Plus précisément sur la rue Huaihai, connue pour ses nombreux restaurants et boutiques japonaises, où la cosplayeuse explique être allée recréer diverses scènes d’une série animée.
Selon la jeune femme sur les réseaux sociaux, elle a été interrogée pendant près de cinq heures avant d’être relâchée. La police de Suzhou n’a pas officiellement réagi ou répondu aux demandes de divers médias tels que The Guardian, et n’a officiellement annoncé aucune sanction pour le cosplayeur. Selon CNN, la jeune femme a expliqué dans son profil sur la plateforme “Qzone” que la police lui avait demandé d’écrire une lettre d’excuses.
Entre critiques nationalistes et photos de supporters en kimonos
La vidéo a suscité un large débat en ligne, dans un contexte de sentiment anti-japonais accru en Chine à l’occasion du 77e anniversaire de la capitulation du Japon et de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les relations diplomatiques entre les deux pays restent tendues, la Chine faisant valoir que le Japon ne s’est pas suffisamment excusé pour les abus commis pendant la guerre, en particulier le massacre de Nanjing en 1937. Les tensions sont actuellement particulièrement élevées car le Japon accuse la Chine de menacer la paix en menant des exercices militaires à Taïwan. Détroit.
Sur Weibo, plusieurs posts ont reproché à la jeune femme de porter des vêtements traditionnels japonais dans un tel contexte.
D’autres ont déclaré que l’officier avait réagi de manière excessive, affirmant que la jeune fille avait porté la tenue le 10 août et non le 15 août, date anniversaire de la capitulation du Japon.
Cependant, il est difficile de donner une description complète de la réaction à l’incident : CNN a affirmé que Weibo avait censuré un hashtag associé après avoir accumulé 90 millions de vues.
De son côté, le site d’information What’s On Weibo note que la chaîne étatique CCTV a promu un sujet sur Weibo à propos du hanfu chinois, le pendant du kimono japonais, le soir de la polémique.