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La Corée du Nord a tiré vendredi un missile balistique à courte portée et fait voler près d’une dizaine d’avions de guerre près de la frontière avec le Sud, a rapporté l’agence de presse Yonhap, la dernière d’une série de provocations militaires qui ont fait monter les tensions dans la péninsule coréenne.
Le dirigeant Kim Jong-un a supervisé un barrage de lancements de missiles balistiques ces dernières semaines, que Pyongyang a décrit comme des exercices nucléaires tactiques simulant la destruction d’aéroports et d’installations militaires en Corée du Sud.
Vendredi, l’armée nord-coréenne a déclaré que ses dernières actions étaient intervenues en réponse à un exercice d’artillerie sud-coréen “provocateur” près de la frontière.
L’Armée populaire coréenne “a pris des contre-mesures militaires fortes”, indique le communiqué publié par l’Agence centrale de presse coréenne.
Le KPA “envoie un avertissement sévère à l’armée sud-coréenne en incitant à la tension militaire dans la zone de front par des actions imprudentes”, indique le communiqué.
L’état-major interarmées sud-coréen (JCS) a déclaré avoir détecté le lancement du missile depuis la région de Sunan à Pyongyang à 1h49 du matin, selon Yonhap. Il n’a fourni aucun autre détail.
Auparavant, le JCS avait indiqué que 10 combattants avaient été détectés volant à 25 kilomètres (15 miles) au nord de la frontière intercoréenne de jeudi à vendredi matin, traversant une “ligne de reconnaissance” mise en place à Séoul qui déclenche une réponse opérationnelle automatique.
Séoul a envoyé des avions militaires, dont des avions de combat F-35A, selon le JCS, a rapporté Yonhap.
Pyongyang a testé mercredi une paire de missiles de croisière stratégiques à longue portée, selon les médias officiels, des tests supervisés personnellement par Kim.
Les missiles de croisière, qui se déplacent à des altitudes plus basses que les missiles balistiques, ce qui les rend plus difficiles à détecter et à intercepter, ont survolé 2 000 kilomètres (1 240 miles) au-dessus de la mer avant d’atteindre leurs cibles, a déclaré KCNA.
Kim a exprimé sa “grande satisfaction” face aux récents tests, qui, selon lui, ont montré que les forces de combat nucléaires du pays étaient “pleinement préparées pour une vraie guerre” et ont envoyé un “avertissement clair aux ennemis”, a déclaré KCNA.
Craintes d’essais nucléaires
Alors que les pourparlers sont au point mort depuis longtemps et que l’impasse liée à l’Ukraine aux Nations Unies entrave la possibilité de nouvelles sanctions, Kim a redoublé d’efforts pour développer et tester son arsenal nucléaire interdit.
Les responsables de Séoul et de Washington avertissent depuis des mois que Pyongyang est prêt pour un autre essai nucléaire, qui serait le septième du pays.
Kim a déclaré que la Corée du Nord “concentrera tous ses efforts sur le développement sans fin et accéléré des forces armées nationales pour le combat nucléaire”, a rapporté KCNA jeudi.
Il a fait de l’acquisition d’armes nucléaires tactiques, des armes plus petites et plus légères conçues pour une utilisation sur le champ de bataille, une priorité absolue lors d’un congrès clé du parti en janvier 2021.
Pyongyang n’est pas techniquement interdit par l’ONU de tester des missiles de croisière, mais tous les lancements de missiles balistiques violent les sanctions et sont généralement signalés par Séoul ou Tokyo. Ni l’un ni l’autre n’avaient alerté le test de mercredi.
(AFP)